10/03/2019
GFME Asco 2007 dossiers 71-80
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ASCO 2007 dossiers 71-80 des tumeurs de cerveau et du SNC

71ème dossier
2007-Une voie d'activation de NF-kB, facteur de résistance tumoral à la chimiothérapie, prédictif de la survie des gliomes de haut grade. M Bredel.
Auteurs : M. Bredel, H. Phillips, G. R. Harsh, K. Aldape, B. je. Sikic
Résumé :
Le mécanisme décisionnel entre la mort cellulaire (apoptose) ou la survie obéit à un contrôle cellulaire complexe. Le facteur nucléaire NF-kb est un régulateur de transcription connu pour défendre et favoriser la survie de la cellule dans beaucoup d'événements. Il est établi qu'une activation excessive et prolongée de NF-kB est un mécanisme principal de chimiorésistance de la tumeur, car il sert de médiateur à la tumeur dans son action antiapoptose. La voie qui mène à l'activation de NF-kB implique un réseau complexe et multiple de signalisations cellulaires. Nous avons découvert des modifications dans plusieurs voies modulatrices de NF-kB dans les cellules de glioblastome qui peuvent jouer un rôle synergétique dans l'activation de NF-kB pendant la mise en place de la résistance aux agents alkylants, O6-alkylants, dont TNFAIP3, NFKBIA, et les gènes TNIP.
Méthodes :
Nous avons évalué rétrospectivement les résultats pour ces derniers et pour les inhibiteurs endogènes habituels de l'activation de NF-kb dans trois cohortes de gliomes de haut grade indépendantes, soit au total 175 tumeurs.
Résultats :
Nous avons confirmé l'importance supposée de la voie d'activation NF-kB pour prédire la survie dans les gliomes de haut grade. Nos données indiquent une complexité croissante et la corrélation de plusieurs molécules modulatrices (TNFAIP3, NFKBIA, TNIP1, et TNIP2) à la survie des patients qui réagissent réciproquement physiquement et fonctionnellement sur un mode coopératif pour régler l'activation de NF-kB. Nous avons trouvé que pour beaucoup de ces molécules combinées, les modèles prophétiques devancent le pouvoir prophétique des molécules individuelles. Cette observation est logique avec la mise en évidence récente de la coopération de ces inhibiteurs endogènes dans un règlement négatif de l'activation de NF-kB par une facilitation mutuelle de leurs capacité répressives individuelles. Quant à prédiction du résultat, nous avons trouvé plusieurs de ces inhibiteurs pour être de meilleurs indicateurs que les variables pronostiques cliniques et morphologiques connues comme l'âge du patient, le grade de la tumeur, III contre IV, aussi bien que le statut de méthylation du promoteur de MGMT, actuellement un marqueur établi pour le pronostic dans le glioblastome.
Conclusions :
Ces conclusions augmentent l'espoir pour ce réseau régulateur d'être une cible privilégiée pour moduler la chimiorésistance de NF-kb et servir de médiateur dans les cellules de glioblastome, avec comme but ultime l'augmentation de l'efficacité de la chimiothérapie chez les patients qui ont ces tumeurs qui défient la recherche.
Notre avis :
la voie NF-kB qui fait l'objet actuellement de nombreuses études pourrait être une cible prometteuse dans l'amélioration de la chimiosensibilité des tumeurs malignes de cerveau.

72ème dossier
2016-Médulloblastomes M1, haut risque à tout âge. R. P. Ponceuses
Auteurs : R. P. Sanders, A. Onar, J. M. Boyett, A. Broniscer, M. Fouladi, F. A. Boop, R. A. Sanford, L. E. Kun, T. M. Merchant, A. Gajjar
Résumé :
L'étape métastatique (M) est un indicateur pronostique important des médulloblastomes. Avec la thérapie actuelle incluant une radiothérapie crânio-spinale à forte dose combinée à une chimiothérapie dose intense, les enfants les plus âgés avec médulloblastome métastatique ont bénéficié d’une meilleure survie. Certains chercheurs ont suggéré que les enfants les plus âgés avec médulloblastome au stade M1  soient traités comme des patients de risque moyen. De surcroît, la valeur pronostique de la pathologie M1 chez les enfants très jeunes n’a pas été documentée.
Méthodes :
Nous avons étudié rétrospectivement tous les patients nouvellement diagnostiqués avec médulloblastome et traités à l'Hôpital pour enfants de St. Jude de 1984 à 2006. Le traitement comprenait généralement la résection et la chimiothérapie. Les enfants les plus âgés ont reçu après la chirurgie une radiothérapie crânio-spinale et dans le lit de la tumeur. La radiothérapie pour les enfants plus jeunes a dépendu de la date du traitement [en raison de l’étendue temporelle de l’étude et des évolutions qui ont eu lieu dans cette période], et du choix des familles. Nous avons comparé la survie événement-libre et la survie globale des patients M1 avec celle des atteints Mo, et M2/M3 pour les deux groupes d’âge en utilisant la méthode Kaplan-Meier.
Résultats :
286 patients ont été inscrits dans l'essai. 56/286 avaient moins de 3 ans au diagnostic et 230 avaient plus de 3 ans. La survie Evénement-libre (EFS) et la survie globale (OS), par groupe d’âge et par stade M sont reportés ci-dessous. Dans le plus jeune groupe, une différence considérable dans la survie evènement libre EFS à 5 ans a été détectée parmi les groupes selon le stade métastatiques, la survie évènement-libre EFS pour les patients M0 (n=33), M1 (n=5), et M2/M3 (n=18) était, respectivement de 67%, 20%, et 22%. La différence dans la survie évènement-libre EFS à 5 ans était aussi iconsidérable dans le groupe de patients plus âgés . Pour les patients M0 (154 patients), M1 (13) et M2/M3 (63) les survies évènement-libre à 5 ans étaient de 82%, 59%, et 42%, respectivement. Les résultats étaient similaires pour la survie globale. Les différences dans la survie globale étaient considérables dans le groupe d'enfants plus âgés, mais pas dans le groupe des plus jeunes.
Conclusions :
Le pronostic vital des enfants de moins de 3 ans atteints de médulloblastome au state métastatique M1 était assez pauvre dans nos petites séries. La survie des enfants M1 plus âgés, traités avec des doses d’irradiation crânio-spinale plus fortes était meilleure que celle des patients M2/M3, mais cependant toujours loin d'être optimale. Nos résultats ne supportent pas de réduction dans le traitement pour aucune des cohortes de patients.

Groupes d'âge

Pts

PFS
à 5 ans
(%)

Surv.
à 5 ans
(%)

Moins de 3 ans

56

41

59

M0

33

67

65

M1

5

20

40

M2/M3

18

22

54

Plus de 3 ans

230

70

77

M0

154

82

88

M1

13

59

65

M2/3

63

42

53

Notre avis : On rappelle M1 LCR positif, M2 Dissémination.
la radio-chimiothérapie doses intenses sur le médulloblastome pour les plus de 3 ans M1 est de règle. EFS 5 ans 59% et survie à 5 ans 65%. Pour les plus jeunes, mmoins de 3 ans, sans radiothérapie les chiffres sont plus faibles, EFS 5 ans 20 soit 3 fois moins et survie à 5 ans 40, un peu plus que la moitié.

73ème dossier
2011-Dalteparine, héparine du poids moléculaire bas (LMWH) chez les malades avec gliome malin récemment diagnostiqué, phase II, . J. R. Perry
Auteurs : J. R. Perry, L. Rogers, N. Laperriere, J. Julian, W. Geerts, G. Agnelli, M. Malkin, R. Sawaya, R. Baker, M. Levine, for the Ontario Clinical Oncology Group and PRODIGE Investigators, Hamilton, Ontario, Canada
Résumé :

La thromboembolie veineuse (VTE) se produit chez 20 à 30% des patients avec gliome malin par année de survie. Nous avons mené un test RCT pour vérifier l’efficacité et la sécurité de Dalteparine (LMWH) à long terme en prévention de la tromboembolie veineuse VTE, chez des patients atteints de gliome malin nouvellement diagnostiqués.
Méthodes :
Méthodes :
Les adultes avec gliome malin récemment diagnostiqués ont été randomisés pour recevoir Dalteparine, 5000 unités anti-Xa ou un placebo, les 2 en sous cutané, journalier, pendant 6 mois, 1 mois après la chirurgie. Les malades ont été autorisés à poursuivre le traitement 12 mois. En raison du pronostic pauvre du gliome malin il a été déterminé à priori que l’objectif principal de l’étude serait la survie tromboembolie veineuse VTE-libre à 6 mois. 512 patients étaient requis pour que le test permette de détecter une réduction espérée du risque de Tromboembolie veineuse VTE de 60% avec 80% du dosage de Dalteparine- LMWH.
Résultats :
Le recrutement a commencé en octobre 2002 et a été clôturé en mai 2006 en raison de l’épuisement du médicament et d'un arrêt du réapprovisionnement. Sur 563 patients dans 15 centres, 174 ont été exclus de l’étude. Sur les 389 patients retenus à qui on a demandé leur accord, 186 ont été randomisés, 99 sur Dalteparine-LMWH, 87 sur placebo. 2/186 patients ont développé une tromboembolie veineuse VTE, confirmée pendant les 6 premiers mois, 9/21 (11%) sous Dalteparine-LMWH et 12/21 (17%) sous placebo. Sur 12 mois il y a eu 5 hémorragies majeures sous Dalteparine-LMWH (5,1%) et 1 sous placebo (1,2%). Toutes les hémorragies majeures étaient intracrâniennes. La mortalité à 12 mois était de 48% sous Daltéparine-LMWH et de 45% sous placebo.
Conclusions :
Bien qu’il y eût une tendance en faveur de la réduction de la VTE par Dalteparine-LMWH, elle n’a pas été importante, et c’est vraisemblablement un résultat de faible portée. Il y a eu aussi une tendance à l’accroissement des hémorragies intracrâniennes sous Dalteparine-LMWH. Notre étude confirme la forte augmentation de la thromboembolie chez ces patients. Toutefois le rôle d’une thromboprophylaxie par anticoagulant à long terme reste incertain. L'étude a été financée par les laboratoires Pfizer et le centre de recherche du cancer de l'Ontario. Le groupe remercie Terri Finch pour la qualité de son soutien administratif.
Notre avis : un anticoagulant sur un patient avec des plaquettes faibles en raison de la chimiothérapie est un risque aussi grave que la tromboembolie veineuse
.
74ème dossier
2012-Immunosuppression Iatrogénique chez les les malades avec gliomes de haut grade récemment diagnostiqué. S. A. Grossman

Auteurs : S. A. Grossman, S. Desideri, X. Ye, K. Szajna, M. Chamberlain, G. Lesser, New Approaches to Brain Tumor Therapy (NABTT) CNSConsortium
Résumé :
Les vaccins et autres interventions immunologiques sont prometteurs chez des patients (pts) atteints de gliomes de haut grade (HGG). Toutefois, une précédente étude a mentionné que le nombre de CD4 chute significativement pendant les 6 semaines de radiothérapie (RT) chez les patients qui ne reçoivent que la radiothérapie seule avec Dexamethasone (Dex, corticoide). C’est la première étude de suivi de la numération des CD4 pour des gliomes de haut grade traités par radio-chimiothérapie de Temodal et Dexaméthazone (corticoide), avec une série de décompte de CD4 sur 12 mois.
Méthodes :
70 patients avec gliome nouvellement diagnostiqué ont été inscrits avant de commencer le traitement Radiothérapie RT + Temodal. La numération de CD4 a été faite avant le traitement, puis chaque mois pendant 1 an. Les informations sur leur hospitalisation, les infections, les doses de corticoïdes et la survie ont été collectées. On a utilisé des statistiques descriptives
Résultats :
Les données concernent 60 patients, 54% de femmes et 97% des patients sont des Caucasiens. L’âge médian est de 57 ans (30-77), 78% de glioblastomes. Le nombre médian de CD4, qui s’élevait à 640 (145-1445) avant la radiothérapie RT est tombé à 363 (32-1055), 272 (8-558) et 250 (44-845) après 1, 2, et 3 mois respectivement. Le nombre médian de CD4 pour les 4ème, 6ème, 8ème, 10ème et 12ème mois était de 373, 319, 329, 395, and 269. Un nombre de CD4 inférieur à 200 a été enregistré chez 34 patients (57%) et inférieur à 100 chez 13 patients (22%) sur la durée de l’étude.
Conclusions :
Cette étude démontre que le nombre de CD4 : 1) est relativement normal avant l’irradiation, 2) le nadir à une médiane de 250 pendant les 3 premiers mois de thérapie et 3) reste faible après l’achèvement de l’irradiation. Une immunosuppression iatrogénique sévère prouvée par le nombre de CD4 est fréquente dans cette population. Les corrélations entre les résultats et les doses de corticoides est en cours. Ces résultats ont des implications sur la durée recommandée pour une prophylaxie de la pneumocystose (PCP), sur l’élaboration de l’intervention thérapeutique optimale, qui nécessite un système immunitaire relativement intact, et sur les essais pour accroître le dosage et la durée du traitement de Temodal.
Notre avis : la lymphopénie est un risque connu de la chimiothérapie, mais on le connaissait moins pour la radiothérapie. Quand on cumule les 2 on cumule les effets. Le role des corticoïdes n'est pas neutre aussi dans l'immunosuppression. On attend avec impatience les corrélations résultats/dose de Dexamethasone

75ème dossier
2018-Chimiothérapie adjuvante sur médulloblastome adulte. E. Franceschi
Auteurs : E. Franceschi, A. Tosoni, M. Ermani, V. Blatt, P. Amistà, G. Sotti, S. Bartolini, D. Grosso, L. M. Pasetto, A. A. Brandes
Résumé :
En raison du faible nombre des médulloblastomes (MB) chez l’adulte, il y a peu d'études disponibles réalisées a posteriori (rétrospectives), et le suivi de ces patients est court. De plus, les différentes stratégies thérapeutiques utilisées avec ces patients rendent difficile l’évaluation des taux de survie et des facteurs pronostiques.
Méthodes :
Entre janvier 1989 et février 2001, un essai de phase II a été réalisé pour évaluer l’efficacité du traitement des médulloblastomes chez l’adulte. Les patients ont été répartis à partir d’un examen neuroradiologique du cerveau et la moelle épinière puis examen cytologique du LCR, selon au système de classification de Chang. Les patients à faible risque ont reçu uniquement la radiothérapie, ceux à haut risque ont reçu 2 cycles de chimiothérapie puis radiothérapie suivi de chimiothérapie adjuvante. Les premiers résultats, préliminaires, de cette étude, après un suivi médian de 3,7 ans, sont disponibles par ailleurs. Le présent article porte sur les résultats à long terme de cette même étude.
Résultats :
Avec un suivi médian de 7,6 ans, sur les 36 adultes inscrits avec médulloblastome, la survie sans progression (PFS) et la survie globale (OS) à 5 ans étaient de 72% (59-84%) et de 75% (62-91%), respectivement. Il n'y avait aucune différence de PFS et de survie globale à 5 ans entre les patients à faible et ceux à haut risque. Chez les patients à faible risque la survie sans progression (PFS) à 5 ans était de de 80% (59-100%) et la survie globale (OS) à 5 ans de 80% (58-100%). Chez les patients à haut risque, PFS à 5 ans était de 69% (54- 89%) et OS à 5 ans de 73% (58-92%).
Conclusions :
Le suivi à long terme est indispensable pour évaluer l’effet réel des traitements chez les patients adultes avec médulloblastome. Il n’y a pas de différence significative entre les patients à faible et ceux à haut risque pour les PFS et OS à 5 ans. L ’utilisation de la chimiothérapie est aussi remise en questions chez les patients à faible risque.
Notre avis : le médulloblastome adulte s'apparente plus ici avec ces résultats à un grade II qu'à sa classification grade IV OMS. Erreurs de diagnostic ?

76ème dossier
2019-Maladie Leptoméningiale d'oligodendrogliome : Analyse clinique et moléculaire. G. B. Roldán
Auteurs : G. B. Roldán, J. Scott, D. George, J. Easaw, E. Yan, I. Parney, G. Cairncross, P. Forsyth
Résumé :
La maladie leptoméningiale (LMD) est une complication tardive du gliome malin, principalement du glioblastome, une maladie qui répond généralement mal aux traitements et devient vite fatale. Un cas de longue survie nous a amenés à revoir notre expérience de LMD chez les patients atteints d’oligodendriomes.
Méthodes :
Une analyse rétrospective des données des 10 dernières années a été éffectuée. Des patients avec simultanément oligodendrogliome et LMD ont été identifiés. Un neuropathologiste a réexaminé les données histologiques et un neuroradiologue a revu toutes les images IRMs disponibles. Le statut 1p/19q a été revu.
Résultats :
7 patients avec oligodendrogliome et LMD ont été identifiés, 6 hommes, âge médian au diagnostic de la tumeur de 41 ans (28-50 ans). Aucun ne présentait d'évidence de signe radiographique ou pathologique de tumeur leptoméningiale ou subépendymale au diagnostic initial. La plupart des patients avaient des oligodendriomes anaplasiques purs (4/7); 6/7 avaient la codélétion 1p/19q. Le temps médian à la première récidive était de 41 mois (19-127 mois). La LMD a été diagnostiquée à la première récidive dans 1 cas, puis ensuite chez 6. Le temps médian d’apparition de la LMD a été de 76 mois (19-151 mois) après premier diagnostic et de 28 mois (0-36 mois) après la 1ère récidive, respectivement. Les traitements de la LMD comportaient une radiothérapie de la colonne vertébrale et intrathécale puis une chimiothérapie systémique. Après progression, certains patients avec LMD sont restés avec la maladie stable. La survie médiane après le diagnostic initial a été de 104 mois (19-183 mois) et de 32 mois (2-43 mois) après la LMD.
Conclusions :
La LMD est une complication des oligodendrogliomes qui arrive plutôt chez les patients avec longue survie présentant une codélétion 1p/19q. La LMD chez les patients atteints d’oligodendrogliome semble relativement silencieuse (à bas bruit), ce qui peut avoir des conséquences sur leur traitement et peut avoir des relations avec leur statut 1p/19q.
Notre avis : les oligodendrogliomes avec co-délétion 1p-19q sont ceux qui ont la meilleure survie, 98 mois de médiane dans une étude de La Salpêtrière. 183 mois soit plus de 15 ans pour le meilleur résultat, c'est bien. On aimerait bien qu'ils soient tous comme cela même avec LMD.

77ème dossier
2030-Volume de sang cérébral, perméabilité vasculaire et dimension de la tumeur dans les thérapies anti-angiogéniques des gliomes malins. A. Narayana
Auteurs :A. Narayana, S. Chheang, E. Knopp, N. Peccerelli, J. Babb, G. Johnson, M. Gruber, J. Allen, D. Zagzag, M. Law
Résumé :
Les IRM dynamiques de contraste de sensibilité magnétique (IRM DSC) s’imposent comme un important biomarqueur additionnel pour mesurer l’efficacité des thérapies anti-angiogéniques, dans le traitement des tumeurs de cerveau. L’objet de notre étude est de comparer les changements relatifs dans le volume du sang cérébral relatif (rCBV) et dans l’index de perméabilité à la perfusion (KTrans), avec ceux donnés en imagerie de la mesure du volume tumoral par T1c et T2/Flair, afin de prédire la réponse de la tumeur au traitement, dans les gliomes de haut grade en récidive traités avec Bevacizumab (Avastin), un anticorps monoclonal anti-VEGF.
Méthodes :
11 patients ont été traités avec de 1 à 4 cycles de Bevacizumab (Avastin) et CPT-11 (Iritonecan, Campto). Les diagnostics histologiques étaient glioblastome (n=7), astrocytome anaplasique (n=2), oligodendrogliome anaplasique (n=1), et gliome du tronc cérébral (n=1). Tous les patients ont subi une première IRM DSC de base de contrôle avant la première injection de Bevacizumab (Avastin) et ont ensuite été suivis cliniquement et par imagerie avec IRM conventionnels et IRM DSC. Un mélange des 2 modèles IRM avant et après traitement a été utilisé pour mesurer la réponse au traitement.
Résultats :
Il y avait des réductions considérables dans les mesures du volume de sang cérébral relatif (rCBV) et les images IRM T1 après le traitement
de Bevacizumab (Avastin) et CPT-11 (Iritonecan). Les taux de changement de rCBV et de l'IRM T1c comparés à ceux d'avant le traitement sont significativement corrélés au temps. La seule mesure de rCBV après le traitement a démontré un taux de changement significatif, suggérant que le rCBV pourrait mieux refléter les effets du Bevacizumab que le volume de la tumeur par IRM T1. Cependant, lorsqu’on observe les statuts des patients, avant et après traitement, aussi bien rCBV que T1c se sont révélés des indicateurs significatifs. On a décelé une tendance chez les femmes à avoir une valeur moyenne de KTrans plus forte que celle des hommes, toutefois ce résultat n’est pas significatif.
Conclusions :
Le volume de sang cérébral relatif, rCBV mesuré à partir d’ IRM dynamique de contraste de sensibilité magnétique, IRM DSC, peut être utilisé comme un biomarqueur de substitution pour déterminer la réponse thérapeutique au Bevacizumab. Cela peut influencer l’évaluation du rapport riques/avantages de la neurochirurgie, et aussi aider à moduler l’agressivité  de la thérapie adjuvante postopératoire, pour les patients en récidive de gliome.
Notre avis :
intéressant un marqueur fiable et qui reflète bien le décalage fréquent constaté entre le statut clinique et l'imagerie IRM.

78ème dossier
2029-Bevacizumab et Iritonecan-CPT11, utilisation de l'IRM-DCE (Rehaussement Dynamique de Contraste), pour l'évaluation du traitement sur le glioblastome. A. Desjardins
Auteurs : A. Desjardins, D. P. Barboriak, J. E. Herndon, D. A. Reardon, J. A. Quinn, J. N. Rich, S. Sathornsumetee, S. Gururangan, H. S. Friedman, J. J. Vredenburgh
Résumé :
Des réponses considérables ont été constatée chez des patients avec glioblastome traités avec Bevacizumab, BEV et CPT-11 qui ont suscité le besoin de développer des moyens d’en prédire l’avantage clinique. L’IRM avec rehaussement dynamique de contraste, IRM-DCE peut être employé pour évaluer la micro-vascularisation au sein des tumeurs en utilisant Ktrans avec un produit de contraste, le Gadolinium. Pour déterminer la perméabilité vasculaire, l'IRM-DCE utilise Ktrans, un transfert à volume constant par intraveineuse du produit de contraste au niveau de la tumeur entre le plasma du sang et l’espace extra vasculaire pour déterminer la perméabilité vasculaire. Une réduction de Ktrans de 50% est cliniquement significative. Nous rapportons un essai de phase II, ayant pour but de déterminer la corrélation entre la perméabilité vasculaire et la réponse radiographique des patients atteints de glioblastome et traités avec la combinaison Bevacizumab BEV et CPT-11.
Méthodes :
L'essai était réservé aux patients avec Glioblastome en récidive. Les deux médicaments étaient administrés en intra-veineuse tous les 14 jours. Tous les patients ont reçu Bevacizumab BEV au dosage de 10 mg/kg en intra-veineuse. Le CPT-11 a été administré à la dose de 340 mg/m2 pour les patients sous antiépileptiques EIAED et à 125 mg/m2 pour les patients qui n’étaient pas sous EIAED. Les réponses radiographiques ont été évaluées toutes les 6 semaines. Des IRM-DCE ont été réalisés pour chaque patient avant le traitement combiné conjoint, puis 1 jour après et enfin après le 1er cycle. L’objectif de l’étude était d’examiner l’effet du traitement combiné BEV et CPT-11 sur la perméabilité vasculaire, mesurée par le pourcentage de changement de la valeur Ktrans par rapport à la valeur de référence.
Résultats :

20 patients ont été inscrits, âge médian de 49,5 ans. 15 sont examinables pour la réponse. Les meilleures réponses incluent 1 patient avec réponse totale, 8 avec réponse partielle ( 60%), 6 patients avec maladie stable, et 1 avec progression. Les valeurs de Ktrans ont été recueillies sur 13 patients ; les données ne sont pas disponibles pour 7 patients (trop tôt pour 4 d’entre eux, difficulté technique pour 3 autres). Une réduction de Ktrans de 50% a été observée chez 6 patients un jour après le traitement et chez 12 patients à la fin du 1er cycle. Les Changements de la valeur de Ktrans se sont révélées fortement corrélées avec la chute du volume de la tumeur, de la valeur de départ jusqu’à la fin du premier cycle. 15 patients sont encore sous étude. 5 patients en sont sortis en raison de la progression de la maladie.
Conclusions :
L’utilisation de l'IRM-DCE pour déterminer la réduction de la perméabilité vasculaire suite au traitement combinant BEV et CPT-11 est réalisable, et la réduction de la perméabilité vasculaire est significativement corrélée au taux de réduction du volume de la tumeur.
Notre avis : l'IRM-DCE est un bon marqueur pronostique de l'efficacité du traitement BI (Bedvacizumab-Iritonecan) en phase III actuellement. Les IRM-DCE sont ignorées aujourd'hui de la plupart des oncologues qui les confondent avec les IRM fonctionnels qui n'utilisent pas de produit de contraste mais l'oxygène consommé par les tissus en action. L'IRM-DCE doit devenir le standard pour tous ceux qui suivent aujourd'hui ce traitement.

79ème dossier
2043-E
valuation des marges SOR au tragus et SOR à ITN dans la simulation CT de radiothérapie externe de cerveau WBRT. Y. Wang
Auteurs : Y. Wang, N. Makhani, M. Tsao
Résumé :
Deux types de marges supplémentaire ont été employés en radiothérapie entière de cerveau (WBRT), mais l'accroissement de dose à la marge et celle épargnée à l'objectif sont inconnues. Cette étude est conçue pour évaluer la marge clinique avec la simulation CT.
Méthodes :
Cette étude porte sur des images de stimulation CT de 20 patients adultes randomisés. Deux types de marges, SOR au tragus (tragus, lobe de l'oreille, SOR superior orbital ridge, arcade sourcilière) ou SOR à ITN (encoche tragale inférieure) ont été étudiées. Une marge de 1 cm a été utilisée en simulation CT, à l’exception de la zone proche du globe oculaire, où la marge a été réduite à 0,5 cm. Deux champs de photons latéraux opposes de 6 MV ont été utilises pour générer des images en 3D de WBRT pour chaque patient. On a généré des histogrammes de volume de la dose sur le cerveau. Le point final primaire de l’étude était la couverture du cerveau par la dose administrée, le point secondaire, ce qui était épargné à l'objectif.
Résultats :
Les patients avec la marge supplémentaire utilisant SOR au tragus ou SOR à ITN ont eu un volume médian de cerveau sensiblement plus grand à recevoir moins de 95% de la dose prescrite, 37.0 mL and 7.8 mL (respectivement), comparé à la simulation CT, 0 mL. Tous les patients avec la marge SOR au tragus et 95% de ceux avec SOR à ITN  ont eu une dose inférieure dans les régions du lobe frontal inférieur, du lobe temporal et de la fosse postérieure. Il n’y a pas eu de différence significative dans la dose sur l'objectif entre les simulations CT ou avec marge SOR au tragus ou SOR à ITN.
Conclusions :
la radiothérapie entière de cerveau (WBRT) avec calcul de marge par SOR au tragus ou SOR a ITN a eu pour conséquence un sous-dosage dans le lobe frontal inférieur, le lobe temporal et la fosse postérieure. Ce qui est épargné à l'objectif est en proportion à ce qui a été réalisé dans la marge.
Notre avis : Embêtant ce sous dosage frontal et temporal et de la fosse postérieure.

80ème dossier
12531-Efficacité de régimes différents de radio-chimiothérapies sur
glioblastome. A. Scheda
Auteurs : A. Scheda, K. Finjap, F. Lohr, J. Tuettenberg, M. Brockmann, F. Wenz, F. Wenz
Résumé :
Nous avons fait une analyse rétrospective de l’impact de diférents régimes de traitement au Temodal dans un groupe de patients traités pour un glioblastome comparé à des patients recevant une radiothérapie post-chirurgicale seule.
Méthodes :
Entre janvier 2000 et décembre 2003, 75 patients consécutifs ont eu une radiothérapie. 52 patients on reçu la radiothérapie exclusivement, 17 patients une radio-chimiothérapie avec une faible dose de Temodal (20 mg/m2), administrée en 2 doses quotidiennes uniques, en combinaison avec un inhibiteur de cyclooxygénase-2, 6 patients une radio-chimiothérapie avec une forte dose de Temodal (50mg/m2) suivie d’une chimiothérapie adjuvante de Temodal (150-200mg/m2) en cycles de 5 jours sur 28 jours, et jusqu’à 6 cycles. Les patients étaient suivis par IRM toutes les 8 semaines. Le traitement agressif pour récidive constituait en une nouvelle chirurgie, une nouvelle irradiation (radiothérapie stéréotaxique fractionnée 12 x 3 Gy) et/ou chimiothérapie.
Résultats :
Les groupes traités avec une forte dose de Temodal et une faible dose de Temodal ont bénéficié de la survie globale (OS) la plus longue, (médiane OS de 21 mois et 17 mois, respectivement). La survie globale médine n'était que de 9 mois pour le groupe avec radiothérapie seule, considérablement plus courte. La même tendance positive de survie globale plus longue a été confirmée chez les patients avec résection la plus large ou chez les patients avec KPS>70. Aucune différence significative n'a été observée au niveau de la survie sans progression (PFS).
Conclusions :
Les patients traités avec Chimiothérapie adjuvante au Temodal, dans le cadre de ce protocole ou hors protocole, avaient des survies similaires aux autres études randomisées déjà faites. L’absence d’influence du Temodal dans la survie sans progression PFS pourrait soit dépendre des inévitables inconvénients et biais des études rétrospectives, ou de la définition exacte de la récidive utilisée. Le traitement agressif et précoce de la récidive entraine une survie globale médiane voisine de 2 ans.
Notre avis : la RCHT de Temodal est incontournable aujourd'hui, survie de 17 à 21 mois. La seule radiothérapie avec 9 mois fait pâle figure. Les 2 ans de survie semblent être aujourd'hui une asymptote bien difficile à franchir.

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